Pascal Bué

Maitre de conférences

Membre associé

Thématiques de recherche, expertises et enseignements

À l’intérieur des axes « Formes et écritures médiatiques » et « Cultures, savoirs et communication » :

  1. Vers une anthropologie du visuel : pour une analyse des images techniques et scientifiques
  2. Économie politique des écritures documentaires
  3. Une approche plurielle de dispositifs hypermédiatiques


Vers une anthropologie du visuel : pour une analyse des images techniques et scientifiques
Comment rendre compte des images techniques et scientifiques produites par appareillages ou dispositifs informatiques ? Comment des savoirs se trouvent-ils représentés sur ces supports ? Ces dispositifs ne conditionnent-ils pas les formes de représentation des savoirs ? Qu’est-ce qu’une modélisation ou une simulation informatique du point de vue de la représentation ? Comment qualifier ces médias ? Comment qualifier les dispositifs d’imagerie numérique ? Quels imaginaires se trouvent encapsulés dans la production de ces images techniques ou scientifiques ? Comment un public néophyte fait-il pour les appréhender ? Comment circulent-elles d’un espace scientifique ou de savoirs-experts à un espace social plus « profane » ? 
Ce thème de recherche vise au rapprochement de l’anthropologie du visuel et de l’anthropologie de l’écriture par une archéologie du numérique afin de saisir le « geste » de fabrication et de production et de design des images techniques et scientifiques à partir de dispositifs numériques.


Une économie politique des écritures documentaires
Comment interroger la matérialité des dispositifs numériques d’écriture documentaire ? Peut-on saisir les processus de transformation des écritures documentaires comme processus dépendant à la fois du travail humain et du travail informatique ? Comment rendre compte de ces transformations et rapporter de la division du travail des acteurs qui participent de ce que nous nommons « la fabrique documentaire et des savoirs » s’agissant de dispositifs patrimoniaux ou muséaux ? Quelles formes prennent les savoirs scientifiques une fois une fois vulgarisés et réappropriés par le numérique ? Comment se transforme l’activité de médiation scientifique ? Qui devient propriétaire des documents et savoirs des institutions patrimoniales et muséales une fois transformés par les industries du numérique ? Comment qualifier les interfaces de ces dispositifs ? Leurs affichages à l’écran ne procèdent-il pas d’une esthétique et d’un design algorithmique ?
Ce thème de recherche s’appuie sur la théorie de l’énonciation éditoriale afin de réfléchir à une économie politique des écritures documentaires en articulant la division du travail social et technique des industries du numérique et des industries créatives. La réflexion porte sur les rapports de savoir-pouvoir, la captation de ces savoirs. Le thème pense une propriétarisation économique et symbolique de la création d’autrui par les industries de conception logicielles en analysant les architextes et design de dispositifs numériques tels que les dispositifs de réalité augmentée ou virtuelle utilisés par le secteur muséal.

Une approche plurielle pour l’étude de dispositifs médiatiques
Les approches mobilisées dans nos travaux sont ethnosémiotiques et technosémiotiques. Elles permettent de décrire les systèmes techniques de dispositifs complexes : applications embarquées, réalité augmentée, musées virtuels, interfaces numériques, etc. Qu’est-ce qu’un actif numérique lié à une œuvre (NFT) ? Les codes traditionnels de validation de ce qu’est une œuvre d’art, voire un.e artiste ne sont-ils pas bouleversés par ces systèmes techniques notamment celui du numérique et de la block chain ? Comment décrire la part revenant à l’homme et au machinique dans un système technique quand il s’agit d’analyser des images de sciences ou des images d’art ? Comment penser une méthodologie phénoménotechnique pour analyser et ethnographier ces images ?
Ce thème de recherche associe la phénoménologie peircienne et la phénoménotechnique de Gaston Bachelard à l’intérêt d’une anthropologie du visuel pour l’analyse des images de sciences à la perspective techno et ethnosémiotique afin de comprendre la partition entre l’homme et la machine dans un système technique.
 

Autres activités scientifiques

Groupe de travail Médiatisation/numérisation

Depuis 2019, je contribue, aux côtés d’Antoine Bonino, Lisa Bolz, Pauline Chasseray-Peraldi, Samuel Goyet, Thomas Grignon et Guillaume Heuguet, au groupe de travail Médiatisation/numérisation, dédié au partage de lecture concernant la place de l’informatique, des réseaux et outils numériques contemporains dans les activités humaines. Ce groupe permet de discuter la variété des inspirations théoriques mobilisées par les jeunes chercheur·e·s du GRIPIC pour analyser ces phénomènes, en complément des approches et outils conceptuels élaborés au sein du laboratoire (« écrits d'écran », « médias informatisés », « trivialité ») : études de sciences et techniques, cybernétique, anthropologie, théorie des industries culturelles, archéologie des médias, approches phénoménologiques et phénoménotechniques ... Il s'intéresse également à toute l'extension des méthodologies émergentes, y compris les plus « bricolées », pour traiter terrains et corpus afin de mieux réfléchir à la pensée des disciplines et des objets qu'elles impliquent.